Un souvenir de Mars et Saturne… ou les limites de ce que nous pouvons soulever.
Quand j'étais enfant, j'avais deux affiches sur le mur juste derrière mon lit, qui étaient deux matelas posés sur le sol parce que je n'aimais pas le côté enfantin de mon cadre de lit. D'un côté, en haut juste derrière ma tête, il y avait un graphique d'un Jésus blanc et à l'air de rage roid, faisant une poussée avec les poings articulés avec la croix sur son dos, une couronne d'épines sur sa tête, et les mots "The Lords Gym:Banc appuyant sur le poids du monde." À côté de cela se trouvait une photo de la couverture de l'album de Melancholy and the Infinite Sadness, par les Smashing Pumpkins, une photo d'une femme victorienne à l'air perturbé, peut-être hystérique ou en transe, émergeant du cœur d'une étoile située parmi les planètes .
Ces deux photos sont une image de l'écologie de mon enfance et de tout le reste, vraiment. Je suis né et j'ai grandi dans une église méthodiste. Une pièce creuse en bois, avec de hauts plafonds, et un autel avec de l'eau de baptême, des bougies, et un chœur de campagne, et des hymnes solennels chantés sur un homme exécuté qui est mort et a soulevé le poids du monde comme un vrai chrétien. Ça et la salle de musculation de l'équipe de football du lycée, quelque part en arrière-plan, à quelques rues de là, debout comme une promesse à l'horizon du vendredi soir de 17 ou 18 ans.
C'est une bénédiction que je ne puisse pas détacher mes yeux de la femme perturbée et ravie qui accouche de l'étoile, située parmi les planètes. C'est une chance qu'elle soit là aussi. Parce que c'est elle qui m'a aidé à confondre d'une manière ou d'une autre la tristesse, la colère et le désespoir... la confusion, le déni et la faiblesse à côté du banc pressant Jésus.
Parce que nous sommes ornés de nos faiblesses, pas de nos forces. On nous demande de nous effondrer sous le poids du monde, et de renaître, hystériques, à travers les étoiles.
Il nous est demandé de devenir les sages-femmes du Christ, pas le Christ lui-même.
On nous demande d'imaginer marcher sur l'eau, plutôt que de mesurer les densités que nous pouvons ou ne pouvons pas transporter, les densités dont quelqu'un est ou n'est pas responsable.
Nous sommes tenus de réfuter ce que nous disons savoir, ce que nous disons que nous sommes, ce que nous disons que l'amour est… afin que nos yeux puissent s'ouvrir, s'ouvrir et s'ouvrir, à la fleur qui se détache à jamais plus large, toujours plus brillant et bien au-delà de ce que nous pouvons défendre, honorer ou élever pour nous-mêmes.
On nous demande d'arrêter de juger et de distribuer des récompenses universelles… et de commencer à être dérangés en silence vers les étoiles.
Je dis maintenant que chacun de ces mots brûle des feux et des pompes dans ce bon vieux jardin, avec mon sauveur toujours défaillant, né encore et encore dans des étoiles et des étoiles et des étoiles. Dans les étoiles et les étoiles et les étoiles.
Spaceboys et spacegirls.